Description
Le projet intitulé Les langues de scolarisation dans l’enseignement fondamental en Afrique subsaharienne francophone (LASCOLAF) a été mené conjointement, depuis 2007, par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la direction générale de la mondialisation, du développement et des partenariats (DGM) du ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE), l’Agence française de développement (AFD) et l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). L’objectif prioritaire de ce programme, tel qu’il a été défini lors de sa mise en place, réside dans l’identification des stratégies pédagogiques les mieux appropriées dans le contexte multilingue africain, au service d’une meilleure efficacité des politiques linguistiques définies depuis les états généraux de Libreville (2003).
La mobilisation internationale en faveur de la scolarisation primaire universelle a profondément modifié la démographie scolaire des pays africains, au cours de la dernière décennie. En Afrique subsaharienne, les effectifs scolarisés dans le primaire ont progressé de 82 à 124 millions entre 1999 et 2007 1. Le nombre de ruraux a fortement augmenté et une grande partie de ces élèves éprouvent des difficultés avec la langue française, médium d’enseignement dès la première année d’école dans les pays d’Afrique subsaharienne francophone, lorsque cette langue n’est pratiquée ni dans la famille, ni dans le village.
La langue première de l’élève exerçant une influence déterminante sur son développement cognitif et affectif, son utilisation dans l’enseignement primaire favorise les apprentissages fondamentaux et rend plus aisée l’acquisition progressive d’une langue seconde ou étrangère. Le recours au bi/plurilinguisme scolaire à ce niveau d’apprentissage devrait permettre de réduire l’échec scolaire et les abandons en cours de scolarité. C’est pourquoi plusieurs pays francophones ont introduit ces dernières années l’enseignement en langues nationales dans le cycle primaire, en complément du français. Ces expérimentations méritaient d’être documentées et analysées pour identifier les difficultés de mise en œuvre et consolider les processus de réforme.
L’étude souligne que le processus d’introduction des langues africaines à l’école demeure complexe. Elle ambitionne de baliser méthodiquement la planification des différentes étapes des processus de réforme. Celle-ci doit s’inscrire dans la durée, s’appuyer sur des recherches continues en linguistique appliquée pour élaborer de meilleurs outils de didactique intégrée des langues, suivre plus rigoureusement les expérimentations et adapter les dispositifs de formation des enseignants et les manuels scolaires. Elle doit aussi donner une large place aux actions de sensibilisation à l’intention des différents acteurs et notamment les enseignants et les familles. Il s’est agi de réaliser un état des lieux des orientations et des pratiques en matière de langues de scolarisation dans des pays sélectionnés par le comité scientifique sur la base de typologies sociolinguistiques et de la disponibilité d’experts (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Niger, Sénégal, les expériences du Mali et de la Tanzanie sont également prises en compte).
© OIF, 2010
Les langues de scolarisation en Afrique francophone. Enjeux et repères pour l’action.
Rédaction coordonnée par Bruno Maurer, membre du Comité scientifique et rapporteur du projet LASCOLAF.
Licence : CC BY-NC-SA 4.0

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Cette publication peut être citée comme suit : « OIF (2010). Les langues de scolarisation en Afrique subsaharienne francophone (LASCOLAF) : Enjeux et repères pour l’action. Paris, Éditions des archives contemporaines. »