Togo

Population

8 644 829 millions d’habitants (2021)

Croissance démographique

2.4 % (2020)

IDH

162/191 (2021)

Superficie

56 785 km²

Contexte

La coopération entre l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) et le Togo témoigne d’un partenariat dynamique axé sur le renforcement des systèmes éducatifs et la promotion des actions éducatives francophones dans le pays. Depuis plusieurs années, l’IFEF travaille en étroite collaboration avec les autorités pour développer des projets phares innovants et axes de coopération visant à améliorer la qualité de l’éducation.  

Projets phares et axes de coopération

  • ELAN

Descriptif

L’échec scolaire et la déscolarisation primaire en Afrique sub-saharienne depuis les années 2000 s’est accompagné de nouveaux enjeux en termes de qualité des apprentissages. L’utilisation trop précoce du français comme medium principal d’enseignement dès la 1e année, notamment dans les zones rurales peu en contact avec le français, explique en partie l’échec scolaire de nombreux enfants.

Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays ont initié un enseignement bi ou plurilingue qui articule l’usage d’une langue africaine comprise par les enfants comme langue principale des apprentissages clés (lecture, écriture, calcul) au cours des trois premières années du primaire, avec l’initiation à la langue française qui devient ensuite medium principal.

Depuis l’adhésion du Togo à l’initiative ELAN en juin 2016, un ambitieux plan d’action national pour l’éducation bilingue couvrant la période 2018-2023 a été développé et intégralement financé par l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF). Ce plan a vu l’expérimentation de deux langues nationales, le Kabiyé et l’Ewé, dans dix écoles stratégiquement situées dans les régions du nord et du sud du pays. Un ensemble soutenu d’activités, telles que la production et la reproduction d’outils pédagogiques adaptés au bilinguisme et des sessions de formations / recyclages continues des enseignants et leurs encadrants réalisées, et renforcé par des missions de suivi appui régulier d’experts ELAN sur une base annuelle.

Ces suivis appuis pédagogiques régulièrement effectuées ont relevé des progrès notables dans l’acquisition des compétences fondamentales chez les élèves, tels que la lecture et l’écriture. Les enseignants, bénéficiant de l’approche ELAN, ont montré une meilleure gestion des environnements de classe bilingues. Ces résultats soulignent l’efficacité de l’approche dans l’enrichissement de l’expérience éducative au Togo, marquant ainsi une étape significative vers une intégration réussie des langues nationales dans le système éducatif primaire aux côtés du français.

En juillet 2022, un symposium national a été organisé par le ministère des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat (MEPSTA) en collaboration avec l’IFEF. Ce forum a permis de dresser un bilan des progrès réalisés et de discuter des orientations futures de l’éducation bilingue au Togo. Les discussions ont conduit à l’adoption de recommandations stratégiques, notamment la création d’un modèle standardisé d’enseignement bilingue, l’intégration de la didactique bilingue dans la formation initiale des enseignants, et la garantie d’un financement durable pour assurer la pérennité du projet.

Impacts 

  • 57 enseignants formés, dont 13 enseignantes
  • 3 132 élèves impactés, dont 1 583 filles
  • 9 contenus adaptés
  • 2 langues outillées
  • IFADEM

Le Togo met en œuvre depuis 2010 un programme de développement de l’éducation de base inscrit dans le Plan Sectoriel de l’Éducation, appuyé par les partenaires techniques et financiers.

La stratégie gouvernementale en matière d’éducation pour la période 2014-2025, portant orientation du système éducatif togolais de 2014, précise que le droit à l’éducation et à la formation est pour les jeunes de 6 à 15 ans, avec un enseignement de base identifié pour les populations âgées de 3 à 11 ans.

Pour l’éducation de base, la stratégie se focalise sur trois éléments essentiels :

  • Développer une éducation de base de qualité.
    • Étendre la couverture préscolaire.
    • Réduire le taux d’analphabétisme.

Cependant, au regard de la pression démographique togolaise, 600 enseignants supplémentaires sont à recruter chaque année.

L’autoformation assistée par des tuteurs est le principe pédagogique retenu pour l’initiative. Il s’agit ainsi d’une formation hybride, alternant distance et présentiel, accompagnée d’un tutorat.

La formation au Togo s’étale sur 9 mois pour les enseignants, à raison de 200 heures de formation incluant une formation aux TIC. La formation, à ce jour, a été réalisée pour trois Écoles Normales d’Instituteurs (ENI) qui existaient à Dapaong (Région des Savanes), à Notsè (Région des Plateaux) et à Tabligbo (Région Maritime).

Pour ce faire, l’action a été dispensée sur la base de 5 livrets élaborés par 12 concepteurs formés par l’Université de Lille, livrets qui ont pu être remis aux différents formateurs et apprenants. Les concepteurs des livrets ont été formés pendant 7 mois.

21 tuteurs ont accompagné le dispositif avec la mise en place de deux ou trois regroupements nationaux et régionaux. Ces derniers ont pu recevoir une formation de 3 jours aux concepts et outils du tutorat en formation à distance.

Impacts

  • 596 enseignants formés
  • 714 dotations pédagogiques papiers et informatiques
  • 15 cadres éducatifs accompagnés
  • 5 livrets
  • KIX AFRIQUE 21

Le programme KIX du GPE, mis en œuvre par le CRDI, vise à partager l’expertise, l’innovation et les connaissances des pays partenaires pour renforcer leurs systèmes éducatifs. Agissant comme une plateforme mondiale de partage et d’apprentissage, KIX encourage la collaboration entre les pays, les organisations de la société civile, les experts et les partenaires techniques et financiers. Le Centre KIX Afrique 21, dirigé par un consortium incluant l’AUF, la CONFEMEN et l’IFEF-OIF (Chef de file), joue un rôle crucial dans la mise en œuvre du programme au niveau régional.

En Togo, le Centre KIX Afrique 21 contribue efficacement à l’amélioration du système éducatif. Le pays s’investit pleinement dans les initiatives du Centre, avec la mise en place d’une équipe de coordination nationale par le ministère de l’Éducation.

Le lancement officiel du programme KIX au Togo a été une occasion pour le renouvellement de l’engagement du pays en faveur d’une éducation de qualité grâce au partage de connaissances et d’innovations. En outre, le pays a procédé à l’organisation de dialogues politiques au niveau national. Ces échanges, soutenues par le Centre KIX Afrique 21, vont permettre d’identifier et de documenter des innovations visant à relever les défis éducatifs.

Le Togo participe activement aux activités régionales et continentales organisées par Centre, favorisant ainsi le partage d’expériences et de bonnes pratiques avec d’autres pays partenaires dans un esprit d’inter-apprentissage.

Le Centre KIX Afrique 21 renforce les capacités du ministère de l’Éducation sur plusieurs thématiques éducatives, dont l’intelligence artificielle. Cette collaboration participe à la transformation durable du système éducatif au Togo, qui a accueilli la première rencontre sous-régionale autour des SIGE en avril 2024.

  • RELIEFH

Chaque trimestre, RELIEFH organise des formations tutorées sur l’égalité femmes-hommes destinées aux enseignant(e)s et au personnel encadrant. L’objectif de ces formations est d’accompagner les apprenants dans le renforcement de leurs capacités sur des thématiques liées à l’égalité entre les filles et les garçons dans l’éducation. De plus, pour stimuler la participation, les meilleurs candidats sont sélectionnés pour suivre la formation Fil rouge, qui vise à produire des ressources libres sur l’EFH.

Au Togo, 135 personnes ont participé à la Formation sur l’EFH, tandis que 57 personnes ont pris part à la formation « Fil rouge », et 22 personnes sont conceptrices de ressources libres sur l’EFH pour le portail RELIEFH.

  • FORMATION PROFESSIONNELLE

Bon nombre de pays en développement ne possèdent pas de dispositif mesurant la performance de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Généralement, l’évaluation externe qui renseigne sur l’adéquation entre la formation et les compétences attendues sur le marché du travail n’est pas réalisée. Les systèmes de Formation Professionnelle et Technique (FPT) forment pour former, sans tenir compte de cet objectif final qui est de former pour insérer et accompagner le développement économique d’un pays.

Pour pallier ce manque de dispositif d’évaluation de l’efficacité externe des systèmes de FPT, le programme FIJ, suite à des demandes d’assistance technique exprimées par plusieurs pays membres de l’OIF, a mis en œuvre un programme d’appui visant à développer un outil informatique qui mesure le taux de satisfaction des entreprises ainsi que le taux d’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

L’application informatique « Inserjeune » a été développée et est à présent fonctionnelle ; elle est hébergée sur le site de l’OIF.

L’application est un outil / système de recueil d’informations sur le devenir des diplômés de la FPT et la satisfaction des entreprises quant aux compétences des diplômés.

Le Togo a expérimenté dès 2022, l’outil Inserjeune dans 20 établissements de formation et en novembre 2023, le Togo a officiellement lancé son outil national de suivi de l’insertion des jeunes diplômés : https://www.inserjeunes.gouv.tg.

Le Plan Sectoriel de l’Éducation (PSE) du Togo rappelle que l’amélioration de la qualité de l’ETFP passe non seulement par la modernisation des infrastructures et des équipements des établissements et centres de formation qui sont généralement obsolètes et déconnectés des nouvelles technologies mais aussi par la poursuite de la révision des programmes de formation afin de les adapter aux besoins du marché du travail. A cet effet, le secteur privé continuera d’être impliqué dans la révision des programmes de formation dans le cadre de la Charte de partenariat public-privé. Pour relever le défi de la formation initiale des formateurs de l’ETFP, le Togo a créé en 1983 l’Institut National de Formation et de Perfectionnement Professionnels (INFPP). Entre 2021 et 2022, l’IFEF a accompagné la formation de 20 conseillers aux étapes de l’ingénierie APC.

Depuis 2020, l’UNESCO et plusieurs partenaires dont : l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), l’Union Africaine, la Banque africaine de développement (BAD), l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) par le biais de l’Initiative pour les compétences en Afrique (SIFA), et  ont collaboré pour mettre en place « l’Initiative Panafricaine pour la Transformation Digitale de l’EFTP et des Systèmes de Développement des Compétences en Afrique ».

En janvier 2022, le Togo a rejoint cette Initiative et dans le cadre de la composante formation de l’initiative, une formation en ligne a été développée pour toucher 44 leaders et praticiens dans l’EFTP. En 2023, l’IFEF prévoit d’accompagner le Togo à élaborer sa stratégie de numérisation de l’EFTP.

Pour en savoir plus
www.ifef.francophonie.org | ifef@francophonie.org