Cameroun

Population

27.2 millions d’habitants (2021)

Croissance démographique

2.8 % (2021)

IDH

151/191 (2021)

Superficie

475 442 km²

Contexte

La coopĂ©ration entre l’Institut de la Francophonie pour l’Ă©ducation et la formation (IFEF) et le Cameroun tĂ©moigne d’un partenariat dynamique axĂ© sur le renforcement des systèmes Ă©ducatifs et la promotion des actions Ă©ducatives francophones dans le pays. Depuis plusieurs annĂ©es, l’IFEF travaille en Ă©troite collaboration avec les autoritĂ©s pour dĂ©velopper des projets phares innovants et axes de coopĂ©ration visant Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de l’Ă©ducation. 

Projets phares et axes de coopération

  • ELAN

Descriptif

L’échec scolaire et la déscolarisation primaire en Afrique sub-saharienne depuis les années 2000 s’est accompagné de nouveaux enjeux en termes de qualité des apprentissages. L’utilisation trop précoce du français comme medium principal d’enseignement dès la 1e année, notamment dans les zones rurales peu en contact avec le français, explique en partie l’échec scolaire de nombreux enfants.

Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays ont initié un enseignement bi ou plurilingue qui articule l’usage d’une langue africaine comprise par les enfants comme langue principale des apprentissages clés (lecture, écriture, calcul) au cours des trois premières années du primaire, avec l’initiation à la langue française qui devient ensuite medium principal.

Avec un système éducatif divisé entre le système anglophone, utilisant l’anglais comme langue d’enseignement, et le système francophone, utilisant le français, le Cameroun a déjà un système éducatif multilingue (selon la terminologie du pays). Avec son adhésion à ELAN-Afrique en 2012, le pays a fait le choix d’approfondir cette dimension multilingue pour l’amélioration de la qualité de l’éducation avec l’utilisation de 5 langues nationales (Ewondo, Fulfulde, Ghomala, Basa’a, Duala) aux côtés du français. Compte tenu de la présence d’environ 280 langues sur le territoire, ces 5 langues ont été sélectionnées pour leur représentativité et pour permettre l’expérimentation d’ELAN dans 5 régions différentes.

L’appui technique et financier d’ELAN a ainsi permis d’équiper les 5 langues en matériels didactiques et pédagogiques (manuels de lecture-écriture, bi-grammaire, lexique langue nationale/français), de former les enseignants et directeurs des 43 écoles expérimentales à l’approche bi-plurilingue ELAN et de renforcer leurs capacités linguistiques dans la langue nationale les concernant.

En parallèle, ELAN appui le ministère dans ces activités de plaidoyer et sensibilisation à l’éducation bi-plurilingue ainsi que de renforcement institutionnel. Ces activités incluent la couverture médias de l’enseignement bi-plurilingue, l’organisation de journées portes-ouvertes dans les écoles expérimentales, le renforcement de capacités des cadres centraux et régionaux, la prise en compte de l’éducation bi-plurilingue dans l’ensemble des documents d’orientation du ministère de l’Éducation de base (MINEDUB) ainsi que dans la stratégie sectorielle.

Fort du succès de l’expérimentation, le Cameroun a marqué son engagement pour le passage à l’échelle de l’initiative avec l’extension linguistique et géographique de l’enseignement bi-plurilingue, sa mise en cohérence avec les curricula de l’enseignement maternelle et primaire et sa consolidation dans le continuum éducatif avec l’expérimentation d’un enseignement préscolaire bi-plurilingue. Il est également prévu d’inclure dans la formation initiale des enseignants des modules concernant l’enseignement bi-plurilingue dans le cadre d’un partenariat avec le ministère de l’Enseignement secondaire (MINESEC) en charge de la formation des enseignants.

Enfin, le MINEDUB souhaite intégrer également l’enseignement bi-plurilingue au système éducatif anglophone sur le même principe mais avec l’anglais comme langue seconde.

Impacts 

  • 428 enseignants formĂ©s, dont 72,9% d’enseignantes
  • 19 849 Ă©lèves impactĂ©s, dont 9 840 filles
  • 38 contenus adaptĂ©s
  • 38 formateurs
  • 5 langues outillĂ©es
  • IFADEM

Descriptif

Au Cameroun, le système Ă©ducatif est rĂ©gi par la loi d’orientation de l’Ă©ducation numĂ©ro 98/004 du 14/04/1998, article 17. Il comprend diffĂ©rents niveaux d’enseignement, Ă  savoir :

  • L’enseignement maternel;
  • L’enseignement primaire;
  • L’enseignement post-primaire;
  • L’enseignement normal;
  • L’enseignement secondaire;
  • L’enseignement supĂ©rieur.

La même loi réaffirme l’option nationale du biculturalisme du Cameroun à travers deux sous-systèmes :

  • Le sous-système francophone;
  • Le sous-système anglophone.

Phase de co-construction au Cameroun de 2017 Ă  2018

Cette première phase a permis d’accompagner 20 concepteurs de contenus désignés par le ministère de l’éducation de base. L’ensemble des 8 livrets est accessible via l’outil de recherche de la page « ressources éducatives ».

Impacts

  • 8 livrets pĂ©dagogiques rĂ©alisĂ©s
  • 4 livrets pour les sections francophones
  • 4 livrets pour les sections anglophones
  • KIX AFRIQUE 21

Le Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE, mis en Ĺ“uvre par le CRDI, permet de mettre en commun l’expertise, l’innovation et les connaissances des pays partenaires des pays partenaires dans le but de renforcer leurs systèmes Ă©ducatifs. En tant que plateforme mondiale de partage et d’apprentissage, KIX favorise la collaboration entre les pays partenaires, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les experts en Ă©ducation et les partenaires techniques et financiers. Il stimule la recherche en Ă©ducation et le dĂ©veloppement de solutions innovantes pour amĂ©liorer les pratiques et les politiques Ă©ducatives. Depuis son lancement en 2020, le Centre KIX Afrique 21, dirigĂ© par un consortium comprenant l’AUF, la CONFEMEN et l’IFEF-OIF (Chef de file), joue un rĂ´le essentiel dans la mise en Ĺ“uvre dudit programme au niveau rĂ©gional.

Au Cameroun, le Centre KIX Afrique 21 dĂ©ploie ses actions avec succès, offrant un prĂ©cieux appui pour l’amĂ©lioration du système Ă©ducatif. Le pays est pleinement engagĂ© dans les initiatives du Centre Ă  travers une Ă©quipe de coordination nationale mise en place par le ministère en charge de l’éducation.

RĂ©alisĂ© en 2024, le lancement officiel du programme KIX au Burkina Faso tĂ©moigne de l’engagement continu du pays envers une Ă©ducation de qualitĂ© grâce au partage de connaissances et d’innovations. Dans cette mĂŞme dynamique, le pays prĂ©voit le lancement d’appel Ă  communication ouvert Ă  tous les acteurs de l’Ă©ducation.

Cette initiative, soutenue par le Centre KIX Afrique 21, permettra d’identifier, à travers une série de dialogues politiques au niveau national, des connaissances et des innovations porteuses de changement qualitatif pour relever les défis éducatifs du pays.

En outre, le Cameroun participe de façon active Ă  des cadres d’échanges organisĂ©s par le Centre, notamment les ateliers rĂ©gionaux et symposiums continentaux GPE KIX, favorisant ainsi le partage d’expĂ©riences et de bonnes pratiques avec d’autres pays partenaires dans un esprit inter-apprentissage.

Le Centre KIX Afrique 21 apporte un soutien au ministère de l’Éducation en renforçant ses capacitĂ©s sur plusieurs prioritĂ©s Ă©ducatives, dont l’intelligence artificielle et les SIGE. Cette collaboration ouvre la voie Ă  une transformation durable du système Ă©ducatif au Cameroun.

  • RELIEFH

Chaque trimestre, RELIEFH organise des formations tutorĂ©es sur l’Ă©galitĂ© femmes-hommes destinĂ©es aux enseignant(e)s et au personnel encadrant. L’objectif de ces formations est d’accompagner les apprenants dans le renforcement de leurs capacitĂ©s sur des thĂ©matiques liĂ©es Ă  l’égalitĂ© entre les filles et les garçons dans l’éducation. De plus, pour stimuler la participation, les meilleurs candidats sont sĂ©lectionnĂ©s pour suivre la formation Fil Rouge, qui vise Ă  produire des ressources libres sur l’EFH.

Au Cameroun, 481 personnes ont participĂ© Ă  la formation sur l’EFH, tandis que 150 personnes ont pris part Ă  la formation “fil rouge”, et 77 personnes sont conceptrices de ressources libres sur l’EFH pour le portail RELIEFH.

  • FORMATION PROFESSIONNELLE

Bon nombre de pays en développement ne possèdent pas de dispositif mesurant la performance de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Généralement, l’évaluation externe qui renseigne sur l’adéquation entre la formation et les

compétences attendues sur le marché du travail n’est pas réalisée. Les systèmes de Formation Professionnelle et Technique (FPT) forment pour former, sans tenir compte de cet objectif final qui est de former pour insérer et accompagner le développement économique d’un pays.

Pour pallier ce manque de dispositif d’évaluation de l’efficacité externe des systèmes de FPT, le programme FIJ, suite à des demandes d’assistance technique exprimées par plusieurs pays membres de l’OIF, a mis en œuvre un programme d’appui visant à développer un outil informatique qui mesure le taux de satisfaction des entreprises ainsi que le taux d’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

L’application informatique « Inserjeune » a été développée et est à présent fonctionnelle ; elle est hébergée sur le site de l’OIF.

L’application est un outil / système de recueil d’informations sur le devenir des diplômés de la FPT et la satisfaction des entreprises quant aux compétences des diplômés.

Le Cameroun a expérimenté dès 2020, l’outil Inserjeune dans 15 établissements de formation et progressivement l’expérimentation s’est étendue à 45 autres établissement et en décembre 2023, le Cameroun a lancé son outil national de suivi de l’insertion des jeunes diplômés de l’EFTP: https://www.app.inserjeune.edu.cm

Depuis 2020, l’UNESCO et plusieurs partenaires dont : l’Institut de la Francophonie pour l’Ă©ducation et la formation (IFEF), l’Union Africaine, la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD), l’Institut africain de dĂ©veloppement Ă©conomique et de planification (IDEP) de la Commission Ă©conomique des Nations Unies pour l’Afrique, l’Agence de dĂ©veloppement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) par le biais de l’Initiative pour les compĂ©tences en Afrique (SIFA), et  ont collaborĂ© pour mettre en place « l’Initiative Panafricaine pour la Transformation Digitale de l’EFTP et des Systèmes de DĂ©veloppement des CompĂ©tences en Afrique ».

En janvier 2023, le Cameroun a rejoint cette Initiative et dans le cadre de la composante formation de l’initiative, une formation en ligne a été développée pour toucher 37 leaders et praticiens dans l’EFTP.