Contexte
La coopĂ©ration entre l’Institut de la Francophonie pour l’Ă©ducation et la formation (IFEF) et le Burkina Faso tĂ©moigne d’un partenariat dynamique axĂ© sur le renforcement des systèmes Ă©ducatifs et la promotion des actions Ă©ducatives francophones dans le pays. Depuis plusieurs annĂ©es, l’IFEF travaille en Ă©troite collaboration avec les autoritĂ©s pour dĂ©velopper des projets phares innovants et axes de coopĂ©ration visant Ă amĂ©liorer la qualitĂ© de l’Ă©ducation.
Projets phares et axes de coopération
- ELAN
Descriptif
L’échec scolaire et la déscolarisation primaire en Afrique sub-saharienne depuis les années 2000 s’est accompagné de nouveaux enjeux en termes de qualité des apprentissages. L’utilisation trop précoce du français comme medium principal d’enseignement dès la 1e année, notamment dans les zones rurales peu en contact avec le français, explique en partie l’échec scolaire de nombreux enfants.
Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays ont initié un enseignement bi ou plurilingue qui articule l’usage d’une langue africaine comprise par les enfants comme langue principale des apprentissages clés (lecture, écriture, calcul) au cours des trois premières années du primaire, avec l’initiation à la langue française qui devient ensuite medium principal.
Faisant parti des pionniers de l’enseignant bilingue avec l’expĂ©rimentation de divers approches et formules sous l’Ă©gide de diffĂ©rents promoteurs tels que Solidar Suisse, EDM, et l’ONG Tin-tua, le Burkina Faso, depuis son adhĂ©sion Ă l’Initiative ELAN-Afrique en 2012, a franchi des Ă©tapes significatives dans le dĂ©veloppement de l’enseignement bilingue. Cette dĂ©marche s’est initialement manifestĂ©e par la crĂ©ation de la Direction du continuum d’éducation multilingue (DCEM), qui favorise l’intĂ©gration des langues nationales dans l’Ă©ducation formelle.
Durant la première phase du programme, une sĂ©rie d’outils pĂ©dagogiques pour les trois premières annĂ©es du primaire a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e ou amĂ©liorĂ©e, incluant des livrets, des guides d’orientation, des mallettes pĂ©dagogiques, ainsi que des ressources visuelles comme des bi-grammaires et des affiches murales en langue moorĂ©. Plusieurs sessions de formations, recyclages des enseignants et leurs encadrants rĂ©alisĂ©es.
En juin 2016, le ministère de l’Éducation nationale et de l’AlphabĂ©tisation (MENA) a renforcĂ© son engagement envers l’enseignement bilingue Ă travers un mĂ©morandum d’entente en marge du lancement de la phase 2, prĂ©voyant l’expansion gĂ©ographique et linguistique de l’approche ELAN. Cette volontĂ© est matĂ©rialisĂ©e dans son plan d’action nationale (2018-2023) sur l’éducation bilingue, marquant l’ajout de nouvelles zones linguistiques pour les langues dioula, gourmantchĂ© et fulfulde, en plus du moorĂ©.
Les activitĂ©s rĂ©alisĂ©es sous cette phase comprennent la formation d’enseignants et d’encadreurs pĂ©dagogiques, la conception et la reproduction de documents pĂ©dagogiques, et une Ă©valuation des acquis des Ă©lèves qui a rĂ©vĂ©lĂ© des performances significativement meilleures chez les Ă©lèves en rĂ©gime bilingue comparĂ© au système Ă©ducatif classique.
Pour soutenir la continuitĂ© et l’expansion de l’enseignement bilingue, l’Institut National de Formation des Personnels de l’Éducation (INFPE) a Ă©galement Ă©tĂ© dotĂ© de ressources supplĂ©mentaires pour intĂ©grer des modules relatifs Ă l’enseignement bilingue dans les programmes des Écoles Nationales des Enseignants du Primaire (ENEP) et la formation d’un pool de formateurs nationaux multilingues.
En complĂ©ment, en partenariat avec l’IIPE-UNESCO Dakar et le MENA devenu ministère de l’Éducation nationale, de l’AlphabĂ©tisation et de la promotion des Langues nationales (MENAPLN), ont collaborĂ© Ă la conception et finalisation d’un modèle de simulation financière pour l’extension /gĂ©nĂ©ralisation de l’enseignement bilingue. Cet outil stratĂ©gique d’aide Ă la dĂ©cision est endossĂ© Ă une formule bi-plurilingue unique vĂ©ritable cadre de rĂ©fĂ©rence unifiĂ© pour l’enseignement bi-plurilingue au Burkina Faso, rĂ©sultant d’une harmonisation des expĂ©riences antĂ©rieures du pays, avec toujours l’appui du programme.
Impacts
- 276 enseignants formés, dont 131 enseignantes
- 7 257 élèves impactés, dont 3 662 filles
- 31 contenus adaptés
- 6 langues outillées
- IFADEM
Descriptif
Le système éducatif burkinabé actuel découle de la Loi d’orientation de l’éducation, adoptée en juillet 2007 et ratifiée par le décret n° 2008-681/ PRES/ PM/ MESSRS/ MEB/ AMASSN/ MJE du 3 novembre 2009 portant adoption de la lettre de politique éducative.
Il comprend 4 secteurs: l’éducation formelle, l’éducation non formelle, l’éducation informelle et l’éducation spécialisée.
Le Burkina Faso met en place un continuum d’Ă©ducation de base formelle regroupant le prĂ©scolaire, le primaire et le post-primaire.
Selon la loi d’orientation, les cycles primaires et post-primaire constituent désormais l’enseignement de base obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans.
Un parcours sur mesure
Le Burkina Faso met en œuvre le dispositif IFADEM depuis 2016. Le parcours d’auto- formation conçu vise les enseignants des cycles primaire et post-primaire. Deux dispositifs ont été développés: un dispositif hybride, en partie à distance avec un encadrement de proximité ponctué de mini-regroupements organisés une à deux fois par mois et un dispositif totalement à distance via une plateforme de formation et une application permettant l’accès à la formation hors connexion.
Le parcours de formation est organisé sur 6 mois. Des évaluations formatives et certificatives sont organisées tout au long du parcours de formation et à la fin de l’exploitation de chaque livret. Un dispositif d’évaluation constitué d’une épreuve théorique et d’une évaluation du transfert des acquis dans les pratiques de classe, sous forme d’inspection pédagogique, permet de valider les acquis à chaud et à froid des enseignants formés.
Des évaluations internes et externes sont conduites périodiquement afin d’assurer l’adéquation de la formation et des besoins des enseignants et autres personnels d’encadrement visés.
Un dispositif numérique mis en place
 Quatre espaces numériques ont été aménagés dans des structures de formation initiale pour accompagner la formation de proximité.
Les acteurs clés sont dotés d’équipements informatiques individuels (ordinateurs pour les concepteurs et tablettes pour les tuteurs et leurs superviseurs) et ont reçu une formation pour le renforcement de leurs compétences à l’usage du numérique.
Un plan de formation a été élaboré pour les responsables des espaces numériques, les encadreurs pédagogiques et les enseignants.
Un dispositif 100% en ligne
Depuis 2021, en situation post-Covid, IFADEM dĂ©bute le dĂ©ploiement sur la plateforme 100% en ligne pour permettre Ă tous et Ă chacun d’amĂ©liorer ses compĂ©tences.
Impacts
- 3 432 enseignants formés et directeurs d’école formés,
-  234 cadres de l’éducation formés,
- 21 livrets pédagogiques rédigés,
- 4 espaces numériques aménagés
- Une plateforme de formation déployée
- KIX AFRIQUE 21
Le Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE, mis en Ĺ“uvre par le CRDI, permet de mettre en commun l’expertise, l’innovation et les connaissances des pays partenaires dans le but de renforcer leurs systèmes Ă©ducatifs. En tant que plateforme mondiale de partage et d’apprentissage, KIX favorise la collaboration entre les pays partenaires, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les experts en Ă©ducation et les partenaires techniques et financiers. Il stimule la recherche en Ă©ducation et le dĂ©veloppement de solutions innovantes pour amĂ©liorer les pratiques et les politiques Ă©ducatives. Depuis son lancement en 2020, le Centre KIX Afrique 21, dirigĂ© par un consortium comprenant l’AUF, la CONFEMEN et l’IFEF-OIF (Chef de file), joue un rĂ´le essentiel dans la mise en Ĺ“uvre dudit programme au niveau rĂ©gional.
Au Burkina FASO, le Centre KIX Afrique 21 dĂ©ploie ses actions avec succès, offrant un prĂ©cieux appui pour l’amĂ©lioration du système Ă©ducatif. Le pays se trouve pleinement engagĂ© dans les initiatives du Centre Ă travers une Ă©quipe de coordination nationale mise en place par le ministère en charge de l’éducation.
RĂ©alisĂ© en 2022, le lancement officiel du programme KIX au Burkina FASO tĂ©moigne de l’engagement du pays envers une Ă©ducation de qualitĂ© grâce au partage de connaissances et d’innovations. Dans cette mĂŞme dynamique, le pays a lancĂ© un processus d’appel Ă communication ouvert Ă tous les acteurs de l’Ă©ducation.
Cette initiative, soutenue par le Centre KIX Afrique 21, a permis de collecter 24 pratiques innovations issues d’acteurs de l’éducation. 11 innovations ont été validées par le Ministère de l’Education sur la base de critères préalablement par un comité de sélection.
Par la suite, une série de dialogues politiques au niveau national a été menée avec les différentes parties prenantes clés de l’éducation au Burkina Faso pour partager ces bonnes pratiques porteuses de changement qualitatif pour relever les défis éducatifs du pays.
En outre, le Burkina FASO participe activement aux activitĂ©s rĂ©gionales et continentales du Centre, notamment dans les ateliers rĂ©gionaux et le symposium continental GPE KIX, favorisant ainsi le partage d’expĂ©riences et de bonnes pratiques avec d’autres pays partenaires dans un esprit inter-apprentissage.
Le Centre KIX Afrique 21 apporte un soutien au ministère de l’Éducation en renforçant ses capacitĂ©s sur plusieurs prioritĂ©s Ă©ducatives, dont l’intelligence artificielle et les SIGE. Cette collaboration ouvre la voie Ă une transformation durable du système Ă©ducatif au BĂ©nin.
- RELIEFH
Chaque trimestre, RELIEFH organise des formations tutorĂ©es sur l’Ă©galitĂ© femmes-hommes destinĂ©es aux enseignant(e)s et au personnel encadrant. L’objectif de ces formations est d’accompagner les apprenants dans le renforcement de leurs capacitĂ©s sur des thĂ©matiques liĂ©es Ă l’égalitĂ© entre les filles et les garçons dans l’éducation. De plus, pour stimuler la participation, les meilleurs candidats sont sĂ©lectionnĂ©s pour suivre la formation Fil Rouge, qui vise Ă produire des ressources libres sur l’EFH.
Au Burkina Faso, 423 personnes ont participĂ© Ă la Formation sur l’EFH, tandis que 167 personnes ont pris part Ă la formation Fil Rouge, et 81 personnes sont conceptrices de ressources libres sur l’EFH pour le portail RELIEFH.
- FORMATION PROFESSIONNELLE
Pas d’action.



