Guinée

Population

13,1 millions d’habitants (2020)

Croissance démographique

2.8 % (2020)

IDH

178/189 (2020)

Superficie

245 857 km²

Contexte

La coopération entre l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) et la Guinée témoigne d’un partenariat dynamique axé sur le renforcement des systèmes éducatifs et la promotion des actions éducatives francophones dans le pays. Depuis plusieurs années, l’IFEF travaille en étroite collaboration avec les autorités pour développer des projets phares innovants et axes de coopération visant à améliorer la qualité de l’éducation.   

Projets phares et axes de coopération

  • ELAN

Descriptif

L’échec scolaire et la déscolarisation primaire en Afrique sub-saharienne depuis les années 2000 s’est accompagné de nouveaux enjeux en termes de qualité des apprentissages. L’utilisation trop précoce du français comme medium principal d’enseignement dès la 1e année, notamment dans les zones rurales peu en contact avec le français, explique en partie l’échec scolaire de nombreux enfants.

Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays ont initié un enseignement bi ou plurilingue qui articule l’usage d’une langue africaine comprise par les enfants comme langue principale des apprentissages clés (lecture, écriture, calcul) au cours des trois premières années du primaire, avec l’initiation à la langue française qui devient ensuite medium principal.

La Guinée, au travers de son ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A), a fait le choix de l’enseignement bilingue pour l’amélioration de la qualité de l’éducation en rejoignant le programme ELAN en 2016. L’accompagnement du programme a alors permis la mise en place d’une expérimentation de l’enseignement bilingue avec l’utilisation d’une langue nationale, le soso, aux côtés du français. Après une première année de travail sur l’équipement de langue soso et la contextualisation des manuels ELAN, 10 écoles expérimentales ELAN ont ouvert dans la région de Kindia au cours de l’année scolaire 2018-2019. Au fil des années, l’enseignement bilingue s’est poursuivi pour couvrir progressivement l’ensemble du primaire dans ces 10 écoles en formant les enseignants de chacune des années tant à l’approche ELAN que part un renforcement linguistique en soso. En juin 2024, la première cohorte d’élève ayant bénéficié de cet enseignement bilingue passera l’examen national d’entrée en 7ème année.

En parallèle à l’expérimentation, ELAN a accompagné la Guinée dans ses activités de plaidoyer et sensibilisation auprès des autorités politiques et des communautés (couverture médias, session de sensibilisation à l’enseignement bilingue dans la région d’expérimentation, présentation du programme devant le Conseil National de Transition). La conception du matériel didactique s’est poursuivie avec l’élaboration des manuels pour les 3 premières années du primaire en lecture-écriture ainsi que la conception de fiches pédagogiques de mathématiques du CP1 au CM1. L’expertise proposée par ELAN a enfin permis la conception de grilles de suivi et l’organisation de missions de suivi permettant aux services centraux et déconcentrés du MEPU-A d’assurer le suivi-évaluation de l’expérimentation et d’apporter un soutien pédagogique aux écoles expérimentales.

L’année scolaire 2023-2024 a vu l’ouverture de 6 nouvelles écoles ELAN et le MEPU-A souhaite poursuivre progressivement l’extension tant géographique que linguistique de l’enseignement bilingue. La réforme curriculaire à venir permettra d’inscrire pleinement l’enseignement bilingue dans les programmes scolaires comme prévu dans le nouveau Cadre d’orientation curriculaire finalisé en 2023.

Impacts 

  • 53 enseignants formés, dont 42 enseignantes
  • 1510 élèves impactés, dont 810 filles
  • 8 contenus adaptés
  • 1 langue outillée
  • IFADEM

Les récentes évaluations du système éducatif ont mis en évidence d’importants défis. Les rapports d’évaluation des enseignant(e)s de l’élémentaire en 2012, le RESEN en 2018 et le PASEC en 2019 révèlent tous des insuffisances avérées constatées chez des enseignant(e)s en termes de niveau académique et professionnel, se traduisant par un faible niveau de rendements scolaires et un fort taux de redoublement des apprenant(e)s scolarisé(e)s (en 2016 : 12% au primaire, 18% au collège et 15% au lycée, source BSD).

L’objectif de ce nouveau partenariat est de s’appuyer sur le recours aux Technologies de l’Information et de la Communication en Éducation (TICE) pour conduire à l’adoption de nouveaux outils techniques dans le domaine de l’enseignement, tant en mode présentiel qu’en mode distanciel, avec possibilités de mise en ligne des cours comme compléments de cours classiques offerts en présentiel.

Le but du MEPU-A est de renforcer les capacités, par la FAD, de l’ensemble des enseignant(e)s sans formation initiale de l’école fondamentale et de tous les directeurs d’école et chefs d’établissement, sur la période 2023-2026, suivant le calendrier ci-après :

  • 2023 : mise en place du dispositif de formation. Pour cette première phase, il sera question de la conception des contenus, le déploiement du numérique et la formation des encadreurs.
    • 2024 : premières vagues de formation (10 000 enseignant(e)s et directeurs d’école).
    • 2025 : extension de la formation.
    • 2026 : finalisation des formations, évaluation et perspectives.

 Impacts

  • 10 000 enseignant(e)s et directeurs/trices formés.
  • 200 tuteurs et superviseurs.
  • 11 modules d’autoformation.
  • 1 plateforme de formation à distance.
  • 20 cadres formés en ingénierie de formation et en TICE.
  • KIX AFRIQUE 21

Le Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE, mis en œuvre par le CRDI, permet de mettre en commun l’expertise, l’innovation et les connaissances des pays partenaires des pays partenaires dans le but de renforcer leurs systèmes éducatifs. En tant que plateforme mondiale de partage et d’apprentissage, KIX favorise la collaboration entre les pays partenaires, les organisations de la société civile, les experts en éducation et les partenaires techniques et financiers. Il stimule la recherche en éducation et le développement de solutions innovantes pour améliorer les pratiques et les politiques éducatives. Depuis son lancement en 2020, le Centre KIX Afrique 21, dirigé par un consortium comprenant l’AUF, la CONFEMEN et l’IFEF-OIF (Chef de file), joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre dudit programme au niveau régional.

En Guinée, le Centre KIX Afrique 21 déploie ses actions avec succès, offrant un précieux appui pour l’amélioration du système éducatif. Le pays se trouve est pleinement engagé dans les initiatives du Centre à travers une équipe de coordination nationale mise en place par le ministère en charge de l’éducation.

La Guinée a participé à plusieurs initiatives organisées par le Centre, ce qui a contribué significativement à la compréhension du programme KIX.

En 2023, le pays a renouvelé son engagement pour le programme en procédant au lancement officiel du dialogue politique KIX. Conformément à son plan d’action, la Guinée compte poursuivre la mise en œuvre des activités au niveau national.

Dans le document de pacte de partenariat de la Guinée et notamment dans la théorie du changement, l’approche KIX est abordée. Un suivi sera fait par le Centre KIX Afrique 21 sur ce point précis afin de rendre effective la synergie d’action dans le cadre de la mise en œuvre du pacte de partenariat et le KIX des initiatives du GPE.

Le Centre KIX Afrique 21 apporte un soutien au ministère de l’Éducation en renforçant ses capacités sur plusieurs priorités éducatives, dont l’intelligence artificielle. Cette collaboration ouvre la voie à une transformation durable du système éducatif en Guinée.

  • RELIEFH

Chaque trimestre, RELIEFH organise des formations tutorées sur l’égalité femmes-hommes destinées aux enseignant(e)s et au personnel encadrant. L’objectif de ces formations est d’accompagner les apprenants dans le renforcement de leurs capacités sur des thématiques liées à l’égalité entre les filles et les garçons dans l’éducation. De plus, pour stimuler la participation, les meilleurs candidats sont sélectionnés pour suivre la formation Fil Rouge, qui vise à produire des ressources libres sur l’EFH.

En Guinée, 96 personnes ont participé à la formation sur l’EFH, tandis que 23 personnes ont pris part à la formation “fil rouge”, et 6 personnes sont conceptrices de ressources libres sur l’EFH pour le portail RELIEFH.

  • FORMATION PROFESSIONNELLE

Dans le cadre du programme « formation et l’insertion professionnelle des jeunes »,  l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) a appuyé entre 2018 et 2023 le Ministère de l’enseignement technique, de la formation professionnelle, de l’emploi et du travail (METFP-ET) de la Guinée pour former une équipe nationale de 45 conseillers pédagogique en Approche par les Compétences (APC). L’objectif était de doter le Ministère d’encadreurs aptes à former les formateurs en continu à la pédagogie APC de manière à ce qu’ils soient prêts à enseigner les programmes révisés avec l’APC au fur et à mesure de leur implantation.

Cette ingénierie pédagogique a été retenue au sein du Plan décennal pour la Formation Professionnelle et Technique (FPT) 2015-2022 de la Guinée. L’appui a visé un transfert d’expertise pour maîtriser les étapes de l’APC : analyse de situation de travail, référentiel de métier-compétence, référentiels de formation et d’évaluation, guide matériel et pédagogique pour les centres et les enseignants.

En ce qui concerne l’insertion professionnelle des diplômés, le système d’enseignement technique et de formation professionnelle n’est pas suffisamment connecté aux priorités de l’économie et à la demande du marché du travail : les filières sont implantées sur l’ensemble du territoire dans une logique d’occupation des jeunes. Aucun suivi de l’insertion professionnelle des diplômés ne permet de certifier que ces filières débouchent effectivement sur un emploi ou sur une poursuite d’études. Ainsi, en l’absence d’études régulières sur les emplois, il a été proposé de commun accord avec d’expérimenter la diffusion d’une application informatique visant à mesurer le taux d’insertion professionnelle des jeunes diplômés de la FPT dans 15 institutions de formation professionnelle et technique. Après l’expérimentation de l’outil Inserjeune dans 15 établissements, la Direction nationale du numérique a souhaité intégrer l’outil à la plateforme Parcours Pro afin d‘obtenir une entrée unique pour la gestion académique et le suivi de l’insertion des apprenants: https://www.parcoursproguinee.org/presentation-de-la-solution-inserjeune/.

En novembre 2024, le Ministère a procédé au lancement officiel de la plateforme Inserjeune intégré à ParcoursPro.

Depuis 2020, l’UNESCO et plusieurs partenaires dont : l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF), l’Union Africaine, la Banque africaine de développement (BAD), l’Institut africain de développement économique et de planification (IDEP) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, l’Agence de développement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) par le biais de l’Initiative pour les compétences en Afrique (SIFA), et  ont collaboré pour mettre en place « l’Initiative Panafricaine pour la Transformation Digitale de l’EFTP et des Systèmes de Développement des Compétences en Afrique ».

En 2021, la Guinée a rejoint cette Initiative et dans le cadre de la composante formation de l’initiative, une formation en ligne a été développée pour toucher 30 leaders et praticiens dans l’EFTP.

En 2024, la Guinée sera accompagnée par l’IFEF pour l’élaboration de la stratégie de numérisation de l’EFTP.

Pour en savoir plus
www.ifef.francophonie.org | ifef@francophonie.org