Madagascar

Population

28 915 653 habitants (2021)

Croissance démographique

2,1% (2022)

IDH

164/189 (2021)

Superficie

587 295 km²

Contexte

La coopĂ©ration entre l’Institut de la Francophonie pour l’Ă©ducation et la formation (IFEF) et le Madagascar tĂ©moigne d’un partenariat dynamique axĂ© sur le renforcement des systèmes Ă©ducatifs et la promotion des actions Ă©ducatives francophones dans le pays. Depuis plusieurs annĂ©es, l’IFEF travaille en Ă©troite collaboration avec les autoritĂ©s pour dĂ©velopper des projets phares innovants et axes de coopĂ©ration visant Ă  amĂ©liorer la qualitĂ© de l’Ă©ducation.  

Projets phares et axes de coopération

  • ELAN

Descriptif

L’échec scolaire et la déscolarisation primaire en Afrique sub-saharienne depuis les années 2000 s’est accompagné de nouveaux enjeux en termes de qualité des apprentissages. L’utilisation trop précoce du français comme medium principal d’enseignement dès la 1e année, notamment dans les zones rurales peu en contact avec le français, explique en partie l’échec scolaire de nombreux enfants.

Pour réduire cette difficulté, plusieurs pays ont initié un enseignement bi ou plurilingue qui articule l’usage d’une langue africaine comprise par les enfants comme langue principale des apprentissages clés (lecture, écriture, calcul) au cours des trois premières années du primaire, avec l’initiation à la langue française qui devient ensuite medium principal.

Dès 1992, Madagascar fait le choix de l’enseignement bilingue pour l’amélioration de la qualité de l’éducation en désignant le malagasy comme langue d’enseignement et à enseigner pour le premier cycle du primaire avec le français d’abord introduit comme langue à apprendre en 1ère année. Le français devient langue d’enseignement à partir de la 3ème année du primaire et devient majoritaire en 4ème année.

Ainsi, lorsque le pays rejoint le programme ELAN en 2016, l’appui technique vise principalement le renforcement des capacités des acteurs en enseignement bilingue, la production d’outils pédagogiques et didactiques ainsi que la mise en œuvre d’une politique linguistique éducative adaptée.

Bien que les écoles primaires soient déjà bilingues, Madagascar a tout de même inclus une expérimentation de l’approche bilingue ELAN dans 119 écoles réparties dans 18 des 114 circonscriptions scolaires. Différents outils pédagogiques et didactiques pour l’enseignement bilingue malagasy/français ont été mis à disposition de ces écoles.

Afin de renforcer la formation initiale des enseignants, un partenariat avec l’Institut National de la Formation Pédagogique (INFP) a été mis en place afin de former et outiller les formateurs à la didactique du plurilinguisme et l’enseignement bilingue des disciplines non-linguistiques (DNL). Un travail sur la mise en place d’une politique linguistique de la formation des enseignants du primaire a également été mené.

Enfin, il est Ă  noter que Madagascar a adoptĂ© la loi 2022-018 du 30 janvier 2023 portant Orientation GĂ©nĂ©rale du Système Educatif Ă  Madagascar. Cette loi dispose en son article 17 que « Les langues d’enseignement sont le malagasy et le français Â». Elle encadre ainsi la gĂ©nĂ©ralisation de l’enseignement bilingue Ă  Madagascar.

Impacts 

  • 967 enseignants formĂ©s, dont 512 enseignantes
  • 38 680 Ă©lèves impactĂ©s, dont 19 260 filles
  • 10 contenus adaptĂ©s
  • 1 langue outillĂ©e
  • 33 formateurs, dont 16 formatrices
  • IFADEM

Le système scolaire malgache est administré par 3 ministères : le ministère de l’Éducation Nationale (MEN), le ministère de l’Emploi, de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (MEETFP), le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESupReS).

Le système scolaire malgache est en majorité public, laïc, gratuit et il est obligatoire de 6 ans à 16 ans.

Le parcours de formation s’étale sur une durée de neuf mois et compte trois regroupements. À l’issue de ce dernier, les enseignants sont évalués à l’écrit en passant un test QCM portant sur les contenus des livrets de formation IFADEM et sont également observés en classe pour attester de leurs pratiques pédagogiques.

Les contenus pédagogiques

Les enseignants ont reçu pour leur formation un « kit pĂ©dagogique » composĂ© d’un tĂ©lĂ©phone portable, des deux premiers livrets d’autoformation avec des ressources audio dĂ©jĂ  intĂ©grĂ©es dans le tĂ©lĂ©phone, d’un dictionnaire de français, d’un prĂ©cis de grammaire, d’un cahier et d’un stylo.

  • Le livret 1 – Le dĂ©blocage linguistique des Ă©lèves
  • Le livret 2 – Travailler la prononciation
  • Le livret 3 – Travailler les outils de la langue
  • Le livret 4 – Mieux comprendre Ă  l’oral et Ă  l’Ă©crit pour mieux communiquer
  • Le livret 5 – L’expression Ă©crite

Le public a été formé à l’initiation à l’informatique et au Web 2.0, ainsi qu’à l’expérimentation « Apprentissage par la téléphonie mobile ».

Espaces numériques

Un contrat qui revêt la forme d’une prestation de service entre l’AUF/BOI pour le compte de l’INFP a été signé et quatre Espaces numériques provinciaux qui pourront s’avérer utiles lors d’une future phase de déploiement IFADEM à Madagascar ont été réceptionnés en septembre 2012. Cette opération est financée grâce à un budget de l’Agence française de développement.

Impacts

  • 456 enseignants formĂ©s
  • 39 formateurs et encadrants
  • 660 formĂ©s au TICE
  • 3416 ouvrages et dotations pĂ©dagogiques
  • 4 espaces numĂ©riques
  • 530 Ă©quipements numĂ©riques
  • KIX AFRIQUE 21

Le Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du GPE, mis en Ĺ“uvre par le CRDI, permet de mettre en commun l’expertise, l’innovation et les connaissances des pays partenaires dans le but de renforcer leurs systèmes Ă©ducatifs. En tant que plateforme mondiale de partage et d’apprentissage, KIX favorise la collaboration entre les pays partenaires, les organisations de la sociĂ©tĂ© civile, les experts en Ă©ducation et les partenaires techniques et financiers. Il stimule la recherche en Ă©ducation et le dĂ©veloppement de solutions innovantes pour amĂ©liorer les pratiques et les politiques Ă©ducatives. Depuis son lancement en 2020, le Centre KIX Afrique 21, dirigĂ© par un consortium comprenant l’AUF, la CONFEMEN et l’IFEF-OIF (Chef de file), joue un rĂ´le essentiel dans la mise en Ĺ“uvre dudit programme au niveau rĂ©gional.

En Madagascar, le Centre KIX Afrique 21 dĂ©ploie ses actions avec succès, offrant un prĂ©cieux appui pour l’amĂ©lioration du système Ă©ducatif. Le pays se trouve est pleinement engagĂ© dans les initiatives du Centre Ă  travers une Ă©quipe de coordination nationale mise en place par le ministère en charge de l’éducation. Les membres de l’équipe de coordination nationale participent activement aux diffĂ©rentes activitĂ©s du Centre KIX 21. Le pays participe activement aux activitĂ©s de mobilisation de connaissances et de partages d’expĂ©riences organisĂ©es dans le cadre de rencontres rĂ©gionaux et ou internationaux. Toutes ces expĂ©riences permettront de dĂ©rouler sa feuille de route et organiser une sĂ©rie de dialogues politiques afin de poursuivre la mise en Ĺ“uvre du KIX au niveau national.

  • RELIEFH

Chaque trimestre, RELIEFH organise des formations tutorĂ©es sur l’Ă©galitĂ© femmes-hommes destinĂ©es aux enseignant(e)s et au personnel encadrant. L’objectif de ces formations est d’accompagner les apprenants dans le renforcement de leurs capacitĂ©s sur des thĂ©matiques liĂ©es Ă  l’égalitĂ© entre les filles et les garçons dans l’éducation. De plus, pour stimuler la participation, les meilleurs candidats sont sĂ©lectionnĂ©s pour suivre la formation Fil Rouge, qui vise Ă  produire des ressources libres sur l’EFH.

Au Madagascar, 143 personnes ont participĂ© Ă  la formation sur l’EFH, tandis que 30 personnes ont pris part Ă  la formation « Fil rouge Â», et 8 personnes sont conceptrices de ressources libres sur l’EFH pour le portail RELIEFH.

  • FORMATION PROFESSIONNELLE

Pour amĂ©liorer la qualitĂ© de l’offre de formation, le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a adoptĂ© l’APC comme approche pĂ©dagogique pour la rĂ©vision et l’élaboration de l’ensemble des programmes de formation professionnelle et technique ainsi que pour la formation des formateurs des centres de formation professionnelle.

En parallèle, pour amĂ©liorer le pilotage du sous-secteur FTP, le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a souhaitĂ© mettre en place un système de suivi de l’insertion des diplĂ´mĂ©s de la FTP.

Dès 2020, le ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle a bĂ©nĂ©ficiĂ© d’un appui dans la mise en Ĺ“uvre de ces deux chantiers, IngĂ©nierie APC et Insertion. 

45 conseillers pédagogiques ont été formés en Ingénierie APC et 20 conseillers en insertion et orientation ont été formés à l’utilisation de l’outil Inserjeune dans 20 établissements du pays.

Depuis 2020, l’UNESCO et plusieurs partenaires dont : l’Institut de la Francophonie pour l’Ă©ducation et la formation (IFEF), l’Union Africaine, la Banque africaine de dĂ©veloppement (BAD), l’Institut africain de dĂ©veloppement Ă©conomique et de planification (IDEP) de la Commission Ă©conomique des Nations Unies pour l’Afrique, l’Agence de dĂ©veloppement de l’Union africaine (AUDA-NEPAD) par le biais de l’Initiative pour les compĂ©tences en Afrique (SIFA), et  ont collaborĂ© pour mettre en place « l’Initiative Panafricaine pour la Transformation Digitale de l’EFTP et des Systèmes de DĂ©veloppement des CompĂ©tences en Afrique ». En janvier 2022, Madagascar a rejoint cette Initiative et dans le cadre de la composante formation de l’initiative, une formation en ligne a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e pour toucher 43 leaders et praticiens dans l’EFTP.